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APPEL A CANDIDATURES
« POLITIQUE EXTERIEURE ET REPARTITION DES POUVOIRS INTERIEURS »
Cet appel à candidatures n’est plus valable à partir du 1er septembre 2021
ARGUMENT
L’incertitude inhérente aux relations internationales fait de la politique étrangère le domaine de l’action gouvernementale où le pouvoir exécutif jouit de la plus grande latitude. Mais jusqu’à quel point ? L’objectif du colloque serait de proposer une chronologie et une cartographie des fluctuations de la domination sur la politique étrangère entre pouvoir exécutif et pouvoir législatif (et, en temps de guerre, entre civils et militaires), depuis les révolutions américaine et française.
L’hypothèse généralement admise, à l’échelle mondiale, distingue trois moments. D’abord le maintien d’une forte primauté de l’Exécutif jusqu’au lendemain de la Première Guerre mondiale, et au sein de l’Exécutif, du chef de l’État, en une modalité de la « persistance de l’Ancien Régime » (y compris en France jusqu’à la démission de Millerand). Ensuite, du fait notamment du wilsonisme puis de la démocratisation des anciennes puissances de l’Axe, des progrès sinon de l’initiative, du moins du contrôle parlementaire sur la politique étrangère. Enfin, sous l’effet d’une part de la guerre froide et de la multiplication des guerres non déclarées, d’autre part du renforcement de la diplomatie multilatérale (« internationalisation de la politique »), d’un retour particulièrement marqué à la primauté de l’Exécutif. Le colloque viserait à mettre à l’épreuve et affiner cette chronologie, ainsi qu’à dégager des comparaisons internationales, car si les pouvoirs respectifs du gouvernement et du parlement sont en gros connus pour les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, il n’en va pas du tout de même pour le reste du monde. À titre d’exemple, le manuel de référence d’Elizabeth Zoller, « Droit des relations extérieures (PUF, 1992), » très centré sur la France, comporte quelques comparaisons avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, mais pas un mot sur d’autres pays.
La question porte principalement sur les pouvoirs respectifs du gouvernement et du parlement, car le contrôle du peuple et des tribunaux intérieurs sur les actes de politique étrangère trouve rarement à s’exercer. Le contrôle populaire direct se manifeste surtout lors des referendums accompagnant une cession de territoire. Fréquents après la Première Guerre mondiale, ils sont depuis lors tombés relativement en désuétude. Peu d’États autorisent les referendums sur les choix diplomatiques du gouvernement (France, Suisse, récemment Royaume-Uni). De plus, ces referendums ont fait l’objet d’un récent colloque de la Société d’histoire diplomatique. En revanche, le rôle des tribunaux intérieurs doit faire l’objet d’un examen. Il est exact que les actes politiques échappent à leur compétence, et que les cours constitutionnelles ne sanctionnent que les traités contraires à la Constitution, sans obliger à ne conclure que des traités conformes à la Constitution (c’est-à-dire modelés sur celle-ci), lorsqu’elles acceptent de se prononcer. Mais il arrive que ces cours constitutionnelles prennent des décisions qui définissent les capacités d’action des divers pouvoirs en politique étrangère. Ainsi en Allemagne, c’est la cour constitutionnelle allemande qui a imposé un vote du Parlement préalablement à tout envoi des armées hors du territoire national depuis 1994.
Pour éviter une trop grande dispersion des sujets traités, peut-être faudrait-il exclure de l’étude les périodes de guerre interétatique. D’abord parce qu’au XXe siècle, le principe de la primauté du gouvernement sur les militaires dans la conduite de la guerre finit par s’imposer partout après la Première Guerre mondiale – la controverse Truman – MacArthur pendant la guerre de Corée est un cas exceptionnel, d’autre part parce que les parlements pendant la 1e Guerre mondiale, conflit pendant lequel ils ont été les plus actifs, ont récemment fait l’objet d’un important colloque coordonné par Georges Soutou.
ORGANISATION
Le colloque prendra la forme du colloque annuel de la revue franco-suisse Relations internationales. Il aura lieu à l’Université d’Artois, Arras, pendant deux jours, au printemps 2022. Le format est d’environ 16 communications de 40.000 signes. La publication des actes s’effectue dans deux numéros de la revue, qui paraissent respectivement six et neuf mois après la tenue du colloque. Les frais de voyage et de séjour des intervenants sont pris en charge par l’université organisatrice.
Le colloque vise à dégager des comparaisons internationales. La priorité sera donc accordée à des communications portant sur des sujets larges et non des points de détail.
LA FRANCOPHONIE : ESPACE DE CIRCULATIONS TRANSNATIONALES DANS UN MONDE GLOBAL ET CONNECTÉ (FIN XIXE-XXIE SIÈCLES)
Colloque de la revue Relations Internationales, sous l’égide de la Maison des Francophonies de Montpellier
Le colloque se déroulera en présentiel et à distanciel :
vendredi 2 juillet 2021 – Maison des Relations internationales Nelson Mandela de Montpellier, salle Richelieu
samedi 3 juillet 2021 – Université Paul-Valéry Montpellier 3, site Saint-Charles 1, salle des colloques 1
Les inscriptions se font par courriel auprès de Cathy Monarque : cathy.monarque@etu.univ-montp3.fr.
Présente sur tous les continents, sans exception, et progressivement institutionnalisée à partir des années 1960, la Francophonie doit être interrogée dans ses multiples interactions, culturelles, bien sûr, mais aussi économiques, politiques, stratégiques et militaires. En effet, les enjeux, les choix voire les dominations linguistiques ou culturels s’appuient aussi, et peut-être surtout, sur la défense d’intérêts politiques, stratégiques, économiques et commerciaux. Espace de circulations transnationales et de confrontations, la Francophonie doit s’appréhender historiquement dans la diversité de ses acteurs, associatifs, gouvernementaux et intergouvernementaux, parlementaires, scientifiques, médiatiques, artistiques, issus des collectivités territoriales ou de la société civile.
Dans le champ des relations internationales contemporaines, comment se sont articulés les enjeux d’une géopolitique des langues marquée par des relations de pouvoir durant la période coloniale et postcoloniale ? Comment ont évolué ces rapports de pouvoir dans les échanges qui se sont multipliés au travers de réseaux structurant le champ culturel francophone, du monde académique aux réseaux sociaux, en passant par les secteurs plus classiques de la littérature, du théâtre, du cinéma ou de la chanson, eux aussi mis sous tension par les nouvelles concurrences propres aux industries culturelles et médiatiques ?
Fondé sur ces questions de base, le colloque 2021 de la revue Relations internationales a vocation à étudier l’histoire de la Francophonie, de la fin du XIXe siècle à nos jours, des réseaux, des échanges et des institutions que le partage de la langue française a produits, mais aussi des tensions et des crises qu’elle a fait naître ou qu’elle a eu à gérer. Première pierre d’une histoire globale et connectée de la Francophonie issue de regards scientifiques croisés et critiques, ce colloque est organisé sous l’égide de la Maison des Francophonies de Montpellier (actuellement en gestation), en partenariat avec l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, l’Université de Fribourg, le Centre suisse d’études sur le Québec et la Francophonie et l’Institut international pour la Francophonie 2IF au sein de l’Université Jean Moulin Lyon 3.
Les informations utiles pour assister au colloque et le programme sont disponible ici.