| ASSOCIATION |
Présentation de l’IHRIC
Jean-Baptiste Duroselle, proche collaborateur et successeur de Pierre Renouvin à la Sorbonne de 1964 à 1983, décide peu avant son départ de l’Alma Mater de créer une association loi 1901 reprenant le nom d’Institut d’histoire des relations internationales dont les origines remontent à 1935. En accord avec lui, son successeur René Girault adopte pour la structure dont il hérite en 1983 à Paris1 Panthéon-Sorbonne l’intitulé Institut Pierre Renouvin. Ainsi l’Association de l’Institut d’histoire des relations internationales contemporaines (ADHIRIC) naît-elle en 1981 (J.O. du 18 octobre, p. 927) avant de se transformer en IHRIC en décembre 1984.
Ayant été élu membre de l’Académie des sciences morales et politiques à la succession de Victor-L. Tapié en 1975, Jean-Baptiste Duroselle obtient de domicilier l’IHRIC à l’Institut de France et de bénéficier à partir de mai 1984 du patronage de cette même académie. Pierre Guillen et Raymond Poidevin en sont alors les vice-présidents, Robert Frank le trésorier et Antoine Marès le secrétaire général.
Comme l’écrit alors son fondateur : « L’IHRIC est un rassemblement de personnes et non une fédération d’institutions /…/ Il est avant tout un lieu de rassemblement où les membres peuvent se retrouver pour coordonner leurs recherches et leurs divers travaux ». Une vaste ambition qui s’est partiellement réalisée en fédérant les spécialistes de cette discipline, dans le pluralisme des approches et des opinions.
L’IHRIC a alors pour activités des conférences régulières, la publication d’un Bulletin (1984-1994), la recherche (notamment avec un groupe sur l’histoire nucléaire dirigé par Maurice Vaïsse) et la dynamisation de l’histoire des relations internationales à travers des coopérations avec certains établissements ou revues (Historiens et géographes, par exemple), notamment pour des séances de préparation aux concours d’enseignement. L’IHRIC est également en lien avec les collections dirigées par Jean-Baptiste Duroselle à l’Imprimerie nationale.
À la suite du décès prématuré de son président-fondateur en 1994, André Kaspi en devient le président et c’est à son initiative que sont lancés en 1996 les prix annuels de maîtrise (puis de master) et de thèse Jean-Baptiste Duroselle. Pierre Melandri lui succède fin 2001, Georges-Henri Soutou en 2010, Antoine Marès en 2015 et Laurence Badel en 2022.
L’IHRIC participe également dès sa fondation à la publication de la revue trimestrielle d’histoire Relations internationales, lancée neuf ans plus tôt par Jean-Baptiste Duroselle et Jacques Freymond, à travers la SEHRIC (Société d’étude de l’histoire des relations internationales) et l’Institut des hautes études internationales de Genève.
Aujourd’hui, l’IHRIC reste fidèle à sa tradition éditoriale, à ses activités diverses autour de l’histoire des relations internationales et à la remise de prix qui accompagnent les évolutions les plus novatrices de la discipline.
Un nouveau besoin d’expertise sur les relations internationales après la Première Guerre mondiale
La création de l’IHRIC s’enracine dans le contexte de l’après Première Guerre mondiale, marqué par le développement d’institutions dédiées aux relations internationales.
Aux côtés des chaires universitaires et des think tanks, qui apparaissent dans le monde occidental, la France voit la création de deux instituts, l’un né comme « École internationale de droit international » (devenu « Institut des hautes études internationales ») au sein de la Faculté de droit et dédié à la formation de futurs praticiens ; l’autre, au sein de la Faculté des lettres, envisagé sous le premier nom d’ « Institut d’études des relations internationales depuis 1870 ».
Le projet de statuts, rédigé par Pierre Renouvin, professeur d’histoire contemporaine à la Sorbonne, et André Honnorat, homme politique et fondateur de la Cité internationale universitaire, est présenté au Conseil de l’Université de Paris du 26 février 1935. Les statuts d’un Institut des hautes études internationales sont approuvés par décret du 3 juin 1935. Ils font l’objet d’un amendement sur le nom de l’institut et sont de nouveau présentés au Conseil du 24 octobre 1935.
L’institut est alors devenu Institut des relations internationales contemporaines. Le décret du 20 janvier 1936 approuve enfin sa création.
Le nom ne variera plus.
Après la Seconde Guerre mondiale, dans une lettre du 5 juillet 1952, Georges Davy, doyen de la Faculté des lettres, demande son maintien, mais aussi l’extension de son champ d’activité : « À une époque où, dans les universités étrangères, surtout aux États-Unis, un effort est fait pour développer l’étude des mobiles qui orientent, ou ont orienté dans le passé, la politique extérieure des États, l’Institut d’histoire des relations internationales contemporaines pourrait avoir une activité de recherche ».
Pierre Renouvin élabore alors un nouveau projet de statuts précisant les buts et principes d’études de l’institut, présenté au Conseil de l’Université du 6 juillet 1953 : « article 3 – L’Institut a pour objet d’organiser et de diriger les recherches relatives à l’histoire des relations internationales aux XIXe et XXe siècles. Il prendra, dans ce but, toutes les initiatives nécessaires pour la formation des jeunes chercheurs et la constitution d’équipes chargées de l’étude critique des sources documentaires. Il établira et fera réaliser un plan de travail méthodique ».
L’organisation
Bureau
Présidente : Laurence Badel (professeure, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Secrétaire général : Nicolas Badalassi (maître de conférences, Sciences Po Aix)
Trésorier : Stanislas Jeannesson (professeur, Université de Nantes)